Salaires : rattrapons l’inflation d’une décennie perdue

Lors de la dernière Négociation annuelle obligatoire (NAO), la direction d’Ouest-France a consenti des hausses de salaire rachitiques à une partie des salariés de l’entreprise. Respectivement + 3 %, + 2 % et + 1 % pour ceux gagnant jusqu’à 30 000 €, 40 000€ et 50 000 € brut, rien au-delà.

La direction se vante de cet « accord » qu’elle a en réalité extorqué en se livrant à un chantage envers les organisations syndicales : c’est cela ou rien du tout. L’ensemble des organisations syndicales du CSE de Ouest-France le dit aujourd’hui à la direction : nous voulons plus et mieux !

La précédente augmentation, obtenue après des mouvements de grève au secteur industriel, remontait à octobre 2012. Elle s’élevait à 0,9%. Au moins, à l’époque, compensait-elle à peu près la hausse du coût de la vie.

Dans l’intervalle, il s’est écoulé onze années sans hausse de salaire collective or l’inflation a été de 19%, l’indice des prix du logement a augmenté en moyenne de 30% en France, mais, il a explosé dans l’Ouest, le prix du kWh d’électricité, lui, a bondi de 71% !
Nous, salariés, avons dû compenser sans encaisser le moindre euro supplémentaire. Fragilisant encore plus les petits revenus, comme ceux des salariés à temps partiel.

Et, pendant ces onze années, le numérique est arrivé, impactant de nombreux métiers, sans aucune contrepartie. Et tout ça, en contribuant à la bonne santé et aux ambitions de l’entreprise.
Si nous reconnaissons que le contexte économique n’est pas de la responsabilité de l’entreprise, nous dénonçons néanmoins sa politique d’augmentations individuelles, distribuées selon son bon vouloir.
En refusant obstinément, pendant une décennie, toute hausse généralisée de nos salaires, la direction d’Ouest-France, nous a utilisés de facto comme une variable d’ajustement.
C’est inadmissible !
Quel travailleur accepterait une telle perte de pouvoir d’achat ?

C’est dans ce contexte que l’ensemble des syndicats a demandé l’ouverture immédiate, de la négociation annuelle obligatoire dite NAO.

La direction, qui a pourtant convié ces mêmes syndicats à une réunion pour rétablir le dialogue social, a refusé et exige d’attendre encore 6 mois sous couvert d’y voir plus clair sur la « situation financière ».
Après cette décennie perdue pour notre pouvoir d’achat, nous demandons à la direction, à l’unanimité des élus du CSE, de se mettre sérieusement et de bonne foi à la table des discussions. Et il n’est pas question d’un pourboire. Les efforts doivent être partagés et une augmentation générale consentie rétroactivement.

Ce que nous réclamons,
c’est un véritable plan de rattrapage en lien avec l’inflation.

 

L’intersyndicale de Ouest-France

 

➡️ PDF : déclaration intersyndical sur les salaires CSE du 15 février 2024