Non à la fermeture du site d’impression d’Angers 🚫

Une promesse désavouée par les héritiers

 

Que penserait François Régis Hutin de la fermeture du centre d’impression d’Angers ?

Rappelons-nous le rachat du Courrier de l’Ouest en 2006. Il avait fallu déjouer la clause de non concurrence avec le ministère de l’industrie et l’accord de tous les salariés. François-Régis Hutin avait alors fait la promesse de maintenir l’outil industriel sur le site du Maine-et-Loire. D’où l’investissement de la rotative Wifag 8 à Angers, en 2008.

Que penserait François Régis Hutin des motivations financières opaques derrière la fermeture de ce site rentable, toujours pas expliquées aux salariés ? Un personnel impliqué qui a toujours répondu au quart de tour dans les moments de tempête, sur le pont dès le lendemain de la cyber attaque pour sortir un journal comme si de rien n’était.

Que penserait François Régis Hutin des aides d’Etat du plan filière dévoyées : sous couvert de modernisation : l’entreprise les détourne pour licencier la moitié des effectifs ouvriers angevins.

Que penserait François Régis Hutin de ce renoncement à conquérir des territoires vers l’Est à l’heure d’un plan filière qui massifie les centres d’impressions, c’est-à-dire qui les rassemblent, ce qui va signer l’arrêt de mort de nombreux sites de taille plus modeste. Outre le site d’Angers, celui de Paris-Normandie ferme pour être imprimé à Lille. Ce plan filière bouleverse la carte de France des centres d’impression. Et l’éco responsabilité ?

Que penserait François Régis Hutin des familles sacrifiées sur l’autel de la rentabilité ? 10 millions d’économie pour l’entreprise par an. Qu’en sera-t-il fait ? Quels projets d’avenir annoncés ? Aucun.

Même si la menace d’un tel projet était redoutée, les Angevins ont reçu un coup de massue sur la tête : 48 salariés traités comme une main d’œuvre corvéable réduite à l’état de simple ressource qu’on transfère d’un site à un autre. 50 % pourraient partir en « préretraite » par le biais des aides du plan filière et l’autre moitié, dont la moyenne d’âge avoisine les 45 ans, devra changer de département. Ce ne sera pas sans ébranler la vie de nombreuses familles.

Un cabinet serait mandaté pour aider les conjoints à retrouver du travail (sans aucun engagement), car ils seront bien obligés de quitter leur emploi s’ils veulent préserver un équilibre de vie familiale. Mais de nombreux autres facteurs ne sont pas considérés : par exemple, la différence du coût de l’immobilier entre les deux départements, avec un mètre carré moyen en Maine-et-Loire qui est de 2716 € contre 3960 € en Loire-Atlantique ! Sans parler de la taxe foncière. Il faudra aussi gérer l’éloignement de l’environnement familial élargi et une vie sociale à reconstruire.

Et demain ? La mutualisation des rédactions, des services administratifs, … de Ouest-France et du Courrier de l’Ouest ? Ça ne vous rappelle pas quelque chose ? Le projet NOR (1) n’est pas mort …

Et demain, quel avenir pour le centre d’impression de la Presse de la Manche, aussi racheté par le groupe Ouest- France en février 1990 avec la même promesse de François Régis Hutin ?

Et de tout cela, qu’en penserait François Régis Hutin ?

Mobilisons-nous pour défendre nos valeurs et ce qu’il reste encore de l’héritage de François Régis Hutin.

(1) Le projet NOR (Nouvelles organisations de la Rédaction) visait à réorganiser et mutualiser les rédactions de Ouest-France et de celles des Journaux de Loire. Ce plan à logique comptable permettait de faire l’économie d’un titre dans chaque département : plus d’édition Ouest-France en Maine-et-Loire et en Sarthe, et la disparition de Presse Océan en Loire-Atlantique.

 

Rennes, le 4 mai 2021