Les risques psychosociaux enfin reconnus 👏

 

C’est un combat que nous menons depuis 2004. Et il aura fallu attendre 2020, date où nous avons révélé le mal être de tout un secteur, et pas le moindre, celui de la direction des ressources humaines, pour que la direction actionne enfin un dispositif pour l’intégration des Risques Psychosociaux dans son évaluation globale des risques professionnels. Sous la menace  d’ailleurs, puisque la CGT a dû employer les grands moyens pour la contraindre à respecter son obligation légale : plusieurs mises en demeure, y compris par voie d’avocat. Car une entreprise doit recenser tous les risques, chaque année, établir des plans de prévention et, surtout, mettre en face des programmes d’action. Et les moyens humains et financiers pour les déployer.

Afin de l’aider dans cette mission, Ouest-France nous a entendus et a choisi de se faire accompagner par un consultant spécialisé extérieur. C’est le cabinet Pennec qui a mené, l’an passé, de nombreux entretiens auprès de salariés dans les différents services de l’entreprise. Les premiers résultats sont tombés et pointent du doigt clairement ce que la CGT dénonce depuis de nombreuses années : l’enkystement des risques psychosociaux dans chaque secteur de l’entreprise, avec des valeurs avoisinant les 30%, la palme du mauvais élève revenant à la rédaction. Des valeurs, d’ailleurs, parfois sous-évaluées car certains services, signalés par nos élus comme dysfonctionnant, ont échappé à cette analyse. Il va falloir y remédier.

Comment la direction va-t-elle aujourd’hui s’engager ? Sa première étape est de mettre en place des groupes de travail paritaires ayant pour finalité d’établir des programmes d’action.

Ce dispositif a été dénoncé par la CGT sur un seul point précis. Non pas sur l’implication de nos élus, au plus près du terrain, pour éclairer l’entreprise dans son analyse, car nous y sommes plus que favorables, mais sur une co-construction des programmes d’action à mettre en place. Ce qui relève uniquement de son entière responsabilité.

Pas question de compromettre les fondements de nos missions d’élus. Pas question de co-signer des remèdes homéopathiques pour un mal qui trouve majoritairement sa source dans les organisations de travail et leur gestion.

Nous gardons et garderons toute latitude d’action en pointant du doigt chaque situation à risque et continuerons de mettre l’employeur face à ses responsabilités. C’est la raison pour laquelle la CGT a décidé d’être présente dans ces groupes, dans cette logique d’observation, d’analyse, et de vigilance sur les pistes d’action qui seront élaborées, avec pour seul objectif de meilleures conditions de travail des salariés.

Le constat aggravant posé par le cabinet Pennec démontre que l’entreprise ne peut se passer d’experts métier avec des compétences spécifiques pour y faire face. Or, ni les élus ni l’entreprise ne sont dotés de ces compétences. Sinon, en serions-nous là aujourd’hui ? Le déficit est flagrant et le seuil critique est atteint depuis trop longtemps. Seul le recrutement, dès à présent, d’un ou plusieurs préventeurs sera le signe que l’entreprise prendra enfin ses responsabilités au sérieux, et par là même, la santé de ses salariés. Encore faudra-t-il que ces professionnels puissent intervenir en toute autonomie, en dehors de la stratégie et de la politique de l’entreprise. Sans oublier d’associer étroitement le service santé au travail.

De cet engagement de la direction en dépend l’avenir de tous.

 

Les élus et mandatés de Ouestmédias-Com CGT 22 février 2022