CSE du 17 juin 📁

L’accompagnement au changement à marche forcée met toute l’entreprise en danger

 

Le déploiement d’Office 365 est non négociable

L’entreprise investit dans la dernière version de Microsoft office et ses services en abonnement Cloud. Un outil dont le coût financier reste masqué. Concrètement cela touche la messagerie Outlook, Word, Excel, Powerpoint, Teams et bien d’autres applications. Dans le document remis aux élus portant sur la conduite du changement, on parle de travail « en mode agile », d’écosystème, de co-construction de contenus, de
réunions à distance avec vidéo et de partage d’écran. D’ailleurs, Microsoft affirme avoir là la solution pour que les utilisateurs soient « productifs » en tout lieu, tout en sécurisant les informations de l’entreprise. C’est avant tout un outil de travail en commun pour le groupe Ouest-France.

Ouest-France aurait lancé un « audit » en interne dont les élus n’ont pas eu la teneur. Nous devrions nous familiariser avec de nouveaux termes comme : référent 365 (propriétaire d’équipe et garant de la structuration, interface avec les ambassadeurs). Ces ambassadeurs sont eux-mêmes super utilisateurs 365, facilitateurs et proposent des tutoriels. Ce déploiement appelé « Kick off », présenté par Hervé Barbot,
Christophe Duprat et Marie-Pierre Vallès, est déjà acté à Presse Océan depuis octobre 2020 et au Maine libre depuis mars 2021. La spirale Groupe.

À Ouest-France, 26 services hors rédaction commencent leur migration technique ce mois-ci. Dans quelles conditions ? Voici déjà des retours de salariés : des mails envoyés à la dernière minute avec une pièce jointe d’une vingtaine de pages employant largement l’anglais, l’obligation d’une double identification tout au long de la journée (un code et une validation pour se connecter à sa messagerie), l’obligation d’accéder au cloud pour lire le moindre mail, des tutoriels supplémentaires à digérer tout seul, des ambassadeurs et des référents que les salariés doivent rechercher. Bref, l’accompagnement au changement se ferait à coups de formation a minima. Pour les salariés, les strates de stress s’accumulent tout en accomplissant les tâches habituelles. Stop ! Trop c’est trop, ont dit les élus. Même si la direction estime que nous sommes en retard dans l’univers et la sécurité numérique, ce n’est pas aux salariés d’en payer les conséquences au niveau de leurs conditions de travail et de leur santé. « Nous ne sommes pas des machines ».

Une majorité d’utilisateurs deviendra « un client léger », annonce Christophe Duprat, responsable du service informatique. Car plus il y a de documents sur l’ordinateur, plus le poste coûte cher et nécessite de la maintenance. Le poids de la finance.

Le déploiement des migrations techniques est prévu à la rédaction de la mi-octobre à mi-décembre. À la question des élus : « Allons-nous pouvoir garder notre correcteur orthographique Prolexis, bien utile en fin de journée, en phase de fatigue ». Les meneurs de cet accompagnement au changement avouent ne pas savoir !

Face aux protestations des élus, Louis Echelard, président du CSE, a demandé à l’équipe chargée de cette migration de vérifier que le calendrier de déploiement soit adapté et qu’il y ait une communication conforme aux besoins spécifiques notamment de la rédaction afin d’atténuer les impacts dans les équipes.

Le plan de sécurité des systèmes d’information ne sera jamais à 100 %

Depuis la cyberattaque de novembre 2020, l’entreprise a chargé Guy Sauvage, responsable des services informatiques du groupe Sipa, d’orchestrer un plan de cyber sécurité sur deux ans. L’identification par mot de passe additionnée à une autre par SMS complique l’hameçonnage, la connexion par VPN est un pont sécurisé entre le salarié et l’entreprise. Un centre de surveillance est mis en place avec Orange.

Les points culminants à protéger sont les sources des journalistes, les contenus éditoriaux, les données personnelles et le processus de production et de diffusion de nos contenus. Le plan d’action final et global devrait être opérationnel d’ici deux ans donc s’appuyant sur 75 règles de politique de sécurité définies selon 12 thématiques pour aborder les bonnes pratiques à adopter dans le quotidien par chaque salarié.

Chaque problématique doit être renvoyée vers le service support. Malgré tout, le passage du premier au troisième niveau d’intervention prend trop de temps. C’est ce qu’ont fait remonter les élus notamment pour le travail quotidien de production. Guy Sauvage appelle d’ailleurs les salariés volontaires à relayer toutes les problématiques dans leurs secteurs.

 

Direction commerciale et marketing (DCM) : une réorganisation qui ne dit pas son nom

Les IRP (Instances représentatives du personnel) ont constaté un irrespect total de l’ordre dans lequel une réorganisation doit se faire. Cette opacité impacte les organisations, les conditions et le collectif de travail. Il y a visiblement un problème avec la gestion des ressources humaines à la DCM : des postes affichés et ensuite transformés, des candidats choisis d’avance. Quid de la revalorisation salariale, des fiches d’emploi et de postes ainsi que des grilles de salaires ? Les élus de la CGT ont pointé la nécessité de remettre la commission employée en action car il fait partir intégrante de la convention collective employée.

Voilà pourquoi, la direction, sans complexe, nous parle « d’ajustements » plutôt que de réorganisation, pour en arriver plus subtilement au final à une refonte totale du secteur. S’y ajoute un jackpot financier qui s’appuie pour moitié sur des alternants jeunes et dynamiques dont les salaires sont largement financés par l’État. Leurs postes sont rarement transformés en CDI, mais réattribués à de nouveaux alternants tous les deux ans. C’est inadmissible car le besoin est là !

Quelle est la problématique de fond de ce secteur qui n’est traité que par la plus-value financière au détriment de la politique sociale ?

 

Des cotisations retraites complémentaires non réglées à Audiens

Jeudi, c’était un dialogue de sourd entre les élus et la DRH. Cette dernière s’obstine à ne pas reconnaître l’impact de son erreur sur la paie des salariés. En 2019 et 2020, une somme de 20 € par mois et reversée à l’organisme de retraite Audiens pour être convertie en point. Ce qui fait grimper l’addition à environ 480 € par salarié. L’entreprise n’ayant pas versé non plus la part patronale. Les salariés pourraient être rassurés car Audiens a tout de même acheté les points retraite mais maintenant pour être en conformité avec l’Urssaf, la direction demande aux salariés de repasser à la caisse en proposant deux scénarios seulement. Le premier part sur cinq prélèvements de 80 € à partir de juillet et le solde de plus de 200 € en décembre. Le second de cinq prélèvements de 60 € à partir de juillet avec un solde de plus de 300 € en décembre.

La CGT n’accepte pas que les salariés soient les victimes de cette erreur. Ils ont réclamé et proposé d’autres scénarios qui soient conformes avec les exigences de l’Urssaf. Et que l’entreprise, qui a pu compter sur l’ensemble des salariés pendant la crise sanitaire et la cyberattaque, trouve une forme de « réparation » à cette situation.

 

La situation économique et financière de l’entreprise est positive pour 2020

« Une année comme on ne l’avait plus connu depuis vingt ans en termes de performances de diffusion », selon les experts du cabinet Syndex. Avec de nouveaux abonnés. Malgré tout, le chiffre d’affaires est en baisse : les abonnements aux divers packs numériques ne rapportent pas autant qu’un abonnement classique. Et ce lectorat virtuel ne nous est pas fidèle, au bout de six mois, il nous quitte. Les offres commerciales alléchantes ne durent qu’un temps. Nos informations de qualité ont toujours de la valeur. La version print, le socle de notre titre, représente toujours près de 90 % de nos revenus !

L’investissement de 17 M€ pour le Plan de massification au secteur industriel n’est pas encore très précis quant à la répartition des coûts avec le Courrier de l’Ouest qui resterait propriétaire de la rotative d’Angers.
Les actionnaires restent avides de dividendes. Les salariés, eux, passés sous contrat Ouest-France, n’auront plus ni intéressement ni participation du Courrier de l’Ouest. La redistribution aux travailleurs est balayée du revers sans vergogne.

Le coût du numérique, la part de l’ombre. Mis à part le web pur, tous les autres coûts sont imputés au journal papier. Ces coûts cachés masquent la valeur réelle du print comme celui du web. Un peu trop facile quand on sait que toute la rédaction est bi-médias depuis des années.

Régie publicitaire 366 : la publicité locale reste un élément important de nos ressources.

La location des logiciels pèse de plus en plus lourd dans le budget. L’époque n’est plus à l’achat de licence mais à celui de services et ce n’est que le début.

 

Ce compte rendu est écrit à l’issue d’une réunion laborieuse, avec plusieurs PowerPoint et intervenants. L’ordre du jour, lui, n’a pas été épuisé. Plus d’une vingtaine de points restent à traiter.
Conformément à la loi, une autre date doit être fixée dans un délai bref.

 

Vos élus Ouestmédias.com CGT au CSE

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