Une réunion de CSE entre crispations et remerciements 📁

Des crispations entre élus et direction sur la rémunération des salariés et le dépassement d‘horaires liés à la cyberattaque

 

«En aucun cas, la direction ne veut exercer une pression, ce serait malvenu. Il y a des incompréhensions, des maladresses peut-être, évitons de nous crisper… » Ces propos, Louis Echelard, président du CSE, les a tenus au sujet de deux informations consultations en lien avec la cyberattaque, présentés par la direction aux élus, jeudi 17 décembre 2020. La première porte sur la régularisation du dépassement de la durée quotidienne maximale du travail et la seconde sur la durée maximale hebdomadaire portée à 48 heures. La cyberattaque a eu lieu dans la nuit du vendredi 20 au samedi 21 novembre 2020. Des crispations, il y en a eu. La CGT a fait une déclaration en préambule pour dénoncer le non-respect légal de remises de documents obligatoires avant toute consultation et le délai d’un mois pour les analyser. Après deux interruptions de séances, et à l’unanimité, les élus ont obtenu le report, en janvier, de ces deux consultations afin de pouvoir rendre un avis collectif éclairé qui sera transmis à la Dirrecte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi).

 

La CGT refuse de «signer un contrat» sans lire les petites lignes, surtout quand il y va de la rémunération liée au dévouement des salariés. Lors de la cyberattaque, certains ont travaillé plus de 60 heures d’affilée, y compris nuit et week-end.  En parallèle, Louis Echelard n’a pas manqué de déclarer :
«Malgré cette cyberattaque, nous allons probablement dépasser nos objectifs économiques».

Un plan de défense cybersécurité sera déployé

La leçon a été retenue. Début 2021, la sécurité sera renforcée : «Nous allons officialiser un plan de défense qui va s’inscrire dans la durée.» Un accord a été conclu avec des experts externes issus d’Orange cyberdéfense, le tout associé aux informaticiens experts présents dans l’entreprise. «Il ne faut pas croire que ce sera suffisant, prévient Louis Echelard. Il faudra que les 1500 salariés de l’entreprise contribuent à la sécurité du journal!»

 

La CGT a interrogé la direction sur l’équipe qui aura en charge cette cybersécurité. Pour l’heure, il y a un Responsable épaulé par deux alternants, et tous les informaticiens Ouest-France. A notre connaissance, à ce jour, la charge de travail des équipes est considérable.

Où il est question de chômage partiel ?

Après cette attaque informatique, certains salarié sont constaté, a posteriori, des cellules en gris sur leur planning de novembre. Bon à savoir : cette couleur signifie «chômage technique», avec salaire maintenu mais répercussions sur la retraite. La DRH, Christine Jéhanin, a été très claire : «Si on ne vous a pas signifié que vous étiez en chômage un jour donné, et qu’au contraire on vous a demandé d’essayer de vous connecter toute la journée, vous n’étiez pas en chômage technique ! Vous pouvez vous rapprocher de la RRH.»

Retour en présentiel progressif à partir du 15 janvier

L’information qui courait dans certains départements est confirmée. En fonction de l’évolution de la crise sanitaire, le retour sur site pourrait se faire à partir du 15-20 janvier, de manière progressive, avec un roulement pouvant atteindre 50 % des effectifs, par exemple. Concernant les salariés qui souffrent actuellement de rester chez eux, «des exceptions sont possibles», a rappelé la DRH. Les managers sont chargés de sonder leurs équipes.

 

Le point sur le Service de santé au travail

Une déclaration intersyndicale a été lue en préambule.La situation est tendue au Service de santé au travail de Chantepie : le médecin et une infirmière sont en arrêt et il n’en reste qu’une pour 1000 salariés. Face à la situation délétère dénoncée depuis plusieurs mois par les élus,Louis Echelard a bien précisé: «Nous sommes attachés à la présence d’un service médical interne et il n’y aura pas de recours à un service de santé au travail interentreprises.» Dont acte. Concrètement, une infirmière en intérim va être recrutée pour au moins deux mois. «Au-delà, on travaille pour sortir de cette situation délicate.»

 

La CGT a précisé que tous les élus n’ont pas été informés comme il se doit sur les désaccords entre le Service de santé au travail et la direction.

70 porteurs ubérisés du nord Finistère sur le carreau

Depuis le 1ernovembre, pour faire des économies,Ouest-France a fait le choix d’être distribué par les équipes de porteurs du Télégramme. L’entreprise a mis fin à son contrat avec deux dépositaires: 70 Vendeurs colporteurs de presse (VCP) se retrouvent sur le carreau. Les élus se sont indignés de leur sort, non conformes aux valeurs humanistes prônées par l’entreprise. «Jamais on ne peut s’exonérer de ses responsabilité juridiques, économiques et morales, a répondu Louis Echelard. Nous sommes là dans nos contradictions.Il faut qu’on fasse des efforts… Pour ces 70 personnes, on va refaire le point. »

Téléphone personnel et droit à la déconnexion

La DRH rappellera à certains managers et équipes d’encadrement qu’elles n’ont pas à solliciter leurs salariés pour qu’ils utilisent leur téléphone personnel en guise de standard. De surcroit, le droit à la déconnexion est à respecter (jours de repos, week-end, soirée et formation).

Le futur déménagement de la rédaction à Brest pose problème

Les salariés de Brest ont fait remonter aux élus leurs inquiétudes sur le stationnement (manque de places par rapport au nombre de salariés, le coût prohibitif des parcmètres…). A cela s’ajoutent, le travail en openspace avec des perturbations sonores. Et aussi, la sécurité aux abords de la rédaction.
La CGT a voté contre estimant que la sécurité morale et physique des salariés n’a pas été assez anticipée.

Bye bye le plastique, bonjour le papier pour emballer les journaux des abonné

Le plastique coûte 100000 € par an. Avec l’emballage papier, imposé par la loi, on passe à 300 000 € par an.

Prime logement CDD: «On n’a pas eu le temps de traiter le sujet»…

Moins de 30 secondes. C’est le temps qu’il a fallu à la direction pour balayer ce sujet d’un revers de la main. «On n’a malheureusement pas eu le temps de travailler sur le sujet avec la cyberattaque, a justifié Christine Jéhanin, la DRH. On se donne un petit peu de temps par rapport à la priorité de la gestion de la 2e crise sanitaire.» Les CDD ne seront pas étonnés d’être encore traités comme la 5e roue du carrosse et côté élus, on s’impatiente face à une direction qui ne prend pas la juste mesure, selon nous, de l’urgence de la précarité des situations que vivent nos jeunes collègues, accentuées par la crise sanitaire.

La CGT ne lâchera pas le morceau.

Service maintenance de La Chevrolière

Philippe Toulemonde, directeur délégué,a apporté des précisions sur le prestataire chargé du service maintenance. «J’ai personnellement validé sa demande de rester sous ce type de statut d’autoentrepreneur. Son contrat court jusqu’à cette fin d’année et je souhaite qu’il soit reconduit jusqu’à fin 2021.» Un appel à candidature interne a été lancé pour le poste d’adjoint du chef de ce service.

La CGT a rappelé que les équipes souhaitaient une personne qui soit salariée du journal, en CDI.

Salariés reconvertis vers le journalisme

Les élus CGT ont insisté pour que l’accord prépresse de 2010 soit appliqué. Il stipule qu’au bout de 10 ans d’ancienneté révolus, en aucun cas, un journaliste ne saurait être en deçà du coefficient 130.

Sept salariés sont passés entre les mailles du filet, c’est ce qu’a constaté la direction. Ces journalistes qui étaient dans les Pays de la Loire au moment de leur reconversion doivent vérifier sur leur prochain bulletin de salaire qu’ils ont bien 10 % d’ancienneté, le coefficient 130 (avec rétroactivité depuis novembre) et l’application de ce coefficient sur le 13,62e mois.

Et pour finir ce dernier CSE 2020, année si particulière, tout comme Louis Echelard, nous vous souhaitons de belles fêtes de fin d’année, «raisonnables».

 

Rennes, le 18 décembre 2020.

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